Manzanillo
On a finalement quitté Puerto Vallarta et Las Animas pour la prochaine étape de notre périple : Manzanillo, 4 heures de bus plus au sud. Le trajet s’est bien passé, le bus avait la climatisation, ça nous a permis de prendre une bonne claque en arrivant : encore plus de chaleur et encore plus d’humidité!!! En sortant de la centrale, on trouve une carte de la baie avec les coins sympathiques, les hôtels, les sites de pêche, les sites de plongée, etc. On appelle quelques hotels histoire de prendre la température des tarifs, de prendre une douche et de se donner un peu de latitude pour trouver un coin ou camper. On repère aussi l’office du tourisme, malheureusement à cette heure-ci (18h), ça doit être fermé.
On s’est donc rabattu sur le centre historique, un peu malgré nous, car on s’est trompé de bus. Pas bien grave. On en profite pour regarder les énormes portes-conteneurs du port de Manzanillo, ainsi qu’un navire de la marine mexicaine. En descendant du camion, on trouve un restaurant qui nous indique un hotel pas cher à 150 pesos : El emperador…
L’hôtel ressemble à une ancienne prison et la directrice devait être là quand les espagnols sont arrivés en Nouvelle Espagne… En tout cas, elle nous propose une chambre à 200 pesos. Tanné de payer plus cher que tout le monde parce que j’ai une tête de touriste, je lui réponds avec mon super espagnol qu’on nous a dit que c’était 150 pesos. Ce n’est pas parce qu’elle n’est plus toute jeune qu’il faut se laisser entuber. Elle nous a finalement laissé la chambre à 180. On est donc monté s’installer, prendre une douche avant de redescendre pour payer la chambre et aller manger. On croise donc la directrice qui nous demande de payer (je lui donne un billet de 200 pesos) et de remplir le registre (ils doivent avoir le même genre de registre dans les prisons, vous savez le petit cahier qu’on voit dans les films et que le détenu signe avant de prendre ses effets personnels…). Bref, on remplit le registre et vraiment pas en confiance je regarde ce que la directrice va écrire dans la dernière colonne… Ah! 200 pesos! Tabarnak, elle a déjà oublié! Elle ne va pas me rendre la monnaie! “Disculpa, estabamos de acuerdo con 180 pesos!”. Elle croyait que j’allais me laisser faire… Je veux bien avoir de la compassion pour les personnes agées, mais faut pas abuser! Elle finit par me rendre mes 20 pesos et nous laisse partir. J’imagine qu’elle s’est empressée d’aller nous couper l’eau chaude.
Bon, on sait ou dormir. Il nous reste plus qu’à manger. On fait le tour de la place principale avec des superbes arcades. Quelques restaurants bien sympathiques, dont un spécialisé dans les jus de fruits de toute sorte. Les jus sont une réussite. S’ils ne faisaient que ça, je vous le recommanderai. Malheureusement ils auraient du se limiter au jus et ne pas faire de repas. La bouffe n’était pas vraiment pas top. Heureusement pour eux qu’on avait faim! Manzanillo, ça promet! On va voir ce que nous réserve le lendemain…
…la chaleur est toujours là, omni-présente, insupportable, avec sa compagne l’humidité, c’est horrible! La douche glacée du matin n’a rien changé. J’ai l’impression d’être fatigué de respirer, de bouger. Aucune motivation, aucune énergie. Je ne sais pas si j’étais en train de faire une insolation, mais c’est un sentiment/état très désagréable.
Après le petit-déjeuner sur une terrasse à l’ombre d’un parasol, on s’en va faire un petit tour sur les quais et tranquillement pas vite, on se dirige vers le bateau de la marine mexicaine. Peu d’animations aux alentours. Tout à l’air bien tranquille. Il doit bien y avoir moyen de le visiter. Quelque part il y a un bout de ce bateau qui appartient à Valéria… On s’approche du marin qui fait le pion en bas de passerelle et effectivement, l’Usumacinta, navire d’aide logistique, se visite. Un matelot (je ne sais pas son prénom mais on va l’appeler Pedro) nous a servi de guide à un couple de mexicain, Valéria et moi. Pedro nous a fait faire le tour du pont, avec l’ascenseur pour accéder aux ponts inférieurs. Pedro nous explique que ca fait quelques années seulement que le bateau appartient à la marine mexicaine et qu’il a donc peu de mission à son actif. Pedro est allé en mission en Indonésie. J’ai pas trop compris pourquoi, mais c’est pas grave, Pedro il est cool. Pedro nous a ensuite emmené à la cabine de commande. Il y avait des potes à Pedro qui prenaient tous les enfants en photo avec le timon. C’était drôle! On est redescendu pour terminer la visite par la proue. Pedro a voulu nous faire monter une petite échelle pour aller tout devant. La dame qui était avec nous a bien galéré pour la monter. Au moment d’y parvenir, el commandante est arrivé en courant et Pedro s’est fait tiré les oreilles. Apparemment on n’avait pas le droit d’aller devant… Je n’ai pas trop compris l’excuse que nous a donné Pedro, mais je lui pardonne. Le temps que la madame redescende la petite échelle, j’ai tout le temps d’aller tout devant pour aller prendre une photo. On a terminé la visite avec Pedro par un film sur les activités de l’Usumacinta, son histoire (ancien bateau de la marine américaine), l’origine de son nom (la rivière qui sépare le Mexique du Guatemala), etc. À la fin de film, on a cherché Pedro, mais bizarrement, il avait disparu. Curieux ce Pedro, mais c’est pas grave parce qu’il était bien cool. Ca doit être la chaleur, parce que d’habitude j’arrive à comprendre 90% de la conversation ou alors Pedro m’a emmené en territoire inconnue de la langue espagnole… Mystère.
En revenant vers l’hôtel, on s’est posé, Valéria et moi, quelques questions existencielles sur notre avenir immédiat à Manzanillo et sur la suite de notre périple. Est-ce qu’on va vraiment profiter de nos vacances en restant dans la chaleur de Manzanillo ou pire en descendant encore plus au sud??? Zihuatanejo est à 6 ou 8 h de bus, presqu’autant que de rentrer à San Miguel de Allende, Guanajuato…